Sermon du 2 mars 2008 (texte)
« Un disciple du nom d’Ananias »(Actes 9:1-22)
(Sermon prêché par Mario Veilleux dans l’ECRB le dimanche 2 mars 2008)
Notre Chef et Capitaine Jésus nous a confié la mission de répandre l’Évangile à toute créature (Marc 16:15). Pour nous persuader de répandre Sa Bonne Nouvelle, notre Dieu utilise divers moyens. Un de ces moyens, c’est qu’Il a inclu dans Sa Parole, la Bible, plusieurs histoires extrêmement intéressantes et motivantes à ce sujet.
En relisant la conversion de Saul de Tarse cette semaine, il y a quelque chose qui, pour moi, a pris un relief nouveau. Ce qui a attiré le plus mon attention cette fois-ci n’a pas été d’abord Saul et sa conversion; mais le rôle joué par un autre homme dans cette histoire, un homme peu connu: son nom est Ananias.
Évidemment, il ne s’agit pas du même Ananias d’Actes 5 qui avait menti et était mort sur le coup à cause de son mensonge. Il s’agit d’un autre Ananias. Le Seigneur s’est plu à se servir de lui dans Sa grande conquête du monde par l’Évangile.
Voyons ce matin ensemble quelques leçons qu’on peut tirer de l’oeuvre du Seigneur dans la vie d’Ananias. Que le Saint-Esprit opère en nous les transformations qui feront de chacun de nous des fidèles porte-paroles du Dieu vivant!
Premièrement, Ananias est un disciple pieux de qui tous rendaient un bon témoignage.
Qu’est-ce que c’est un disciple? Un disciple, c’est quelqu’un qui suit un enseignement d’un maître. Qui était le maître d’Ananias? C’était le Seigneur Jésus, le meilleur Maître qui soit! Dans la Bible, les chrétiens sont aussi appelés les disciples de Jésus-Christ. Vous êtes chrétiens? Vous êtes disciples de Jésus, vous suivez Son enseignement, vous êtes à Son école.
Actes 22:12 précise qu’Ananias était un homme pieux. Un homme pieux, ça veut dire plein d’une respectueuse affection pour Dieu. L’Église du Seigneur a besoin d’hommes pieux, et de femmes pieuses. Des hommes et des femmes qui prient fidèlement, qui connaissent bien le Seigneur et qui se dévouent pour la cause de l’Évangile. Ananias était un homme pieux. Il vivait près du Seigneur. Le Seigneur s’est plu de l’utiliser. Tout chrétien n’est pas appelé à être prédicateur, ou ancien ou diacre; non, mais tout chrétien est appelé à être pieux, à vivre dans une respectueuse affection pour Dieu.
Actes 22:12 nous dit aussi que tous les Juifs de Damas rendaient d’Ananias un bon témoignage. Ils ne pouvaient pas s’empêcher de respecter ce disciple pieux. Si nous voulons être utiles à ceux que nous cotoyons, nous devons mériter leur estime en ayant devant eux un bon témoignage, une conduite irréprochable à tout point de vue. L’Église est affaiblie dans ses efforts de porter la Bonne Nouvelle quand ses membres rendent un mauvais témoignage par leur mauvaise vie. Comme l’écrit Paul dans son épître à Tite, il faut que les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes soient des modèles inattaquables, afin que l’adversaire soit confus et n’ait aucun mal à dire de nous, et qu’ainsi la doctrine de Dieu notre Sauveur soit honorée en tout.
Donc, Ananias était un disciple de Jésus-Christ, un disciple pieux de qui tout le monde rendait un bon témoignage.
Deuxièmement, Ananias est disponible pour Dieu.
Il est disponible pour Dieu. C’est très clair dans sa réponse à l’appel divin. Verset 10: « Le Seigneur lui dit dans une vision: Ananias! Il répondit: Me voici, Seigneur! » On a l’impression qu’Ananias était familier avec l’Ancien Testament, et qu’il se souvenait bien quand Dieu avait dit: « Abraham! » et qu’Abraham avait répondu: « Me voici! » (Genèse 22:11). Ou encore le jeune Samuel. Ou encore Ésaïe, ou d’autres. Ananias répond comme eux. « Me voici, Seigneur. » Quand le Seigneur nous appelle, il n’y a pas de meilleure réponse que celle-là.
Est-il possible que le Seigneur s’adresse à nous et ne reçoive pas de réponse? Vous entendez la Parole de Dieu qui vous est annoncée ici chaque dimanche; vous la lisez chez vous aussi. Par elle, Dieu vous parle, Il s’adresse à vous. Répondez-vous au Seigneur: « Me voici, Seigneur! »? Quand le Seigneur vous appelle à changer quelque chose dans votre vie, le faites-vous? Quand le Seigneur vous appelle à Le servir dans un certain domaine, ou à faire tel sacrifice pour la cause de l’Évangile, répondez-vous: « Me voici, Seigneur »? Ça pourrait faire une grande différence dans nos vies.
Ananias était prêt pour faire l’oeuvre du Seigneur. Quand Dieu L’a appelé, Ananias n’a pas commencé par demander pourquoi, pourquoi moi; il n’a pas dit au Seigneur: « Trouve quelqu’un d’autre, ça ne me tente pas, j’ai d’autre chose à faire, moi j’bouge pas d’icitte, peut-être plus tard, on verra demain », etc… Que nous puissions tous répondre toujours au Seigneur: « Me voici Seigneur, que veux-Tu que je fasse? Je suis disponible. Utilise-moi comme Tu le veux. Je suis prêt. » Que nous commençions toutes nos journées avec cette atttide de disponibilité totale.
Ananias était « toute là », comme on dit. Des fois, « on n’est pas toute là. » Le Seigneur nous appelle, mais on n’est pas là. Dans l’écoute de Sa Parole, dans la prière, dans les chants, on est ailleurs. S’il y a quelqu’un sur la terre qui doit être « toute là », c’est bien nous les chrétiens que Dieu appelle à Son service! Toutes nos forces doivent être à leur maximum pour servir le glorieux Seigneur de l’univers. Toutes nos capacités, tous nos talents, toute notre énergie, toutes nos facultés devraient répondre en choeur: « Me voici Seigneur! » Pas de coeur partagé, pas de service à moitié, médiocre, mou.
« Me voici, Seigneur ». Le Seigneur a donné à Ananias des directives très précises d’une façon spéciale. Évidemment, le Seigneur ne fait pas ça régulièrement chaque jour à chacun de Ses enfants! Mais Dieu guide toujours Ses enfants de la meilleure manière. Le Seigneur dit à Ananias: « Lève-toi, va dans la rue appelée la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. » Notre Dieu connait tout. Il sait ce que se trouve à chaque adresse, derrière chaque porte! Il sait dans quelle rue se trouve des personnes que vous pouvez bénir, où elles en sont.
Une des directives claires du Seigneur pour chacun de nous, c’est la suivante: « Annoncez de jour en jour la bonne nouvelle de son salut! » (Psaume 96:2). Et quand nous avançons en suivant cette directive, le Seigneur est toujours avec nous. Toujours, parce qu’Il nous l’a promis. (Matthieu 28:20)
Ananias doit aller là où le Seigneur est déjà à l’oeuvre! Le verset 11 nous dit que Saul de Tarse prie. C’est Dieu qui lui a inspiré cette prière à ce persécuteur aveugle. Et le Seigneur se prépare à exaucer sa prière par Ananias. Dieu a préparé le terrain. Dieu nous devance toujours. Quand Il nous envoie vers quelqu’un, Il est là avant nous. Quel encouragement!
Troisièmement, Ananias est décontenancé.
Ananias n’est pas parfait, évidemment. Il a ses difficultés. Il dit au Seigneur, verset 13: « Seigneur, j’ai entendu dire par beaucoup combien de mal cet homme a fait à Tes saints dans Jérusalem; et il a ici, de la part des principaux sacrificateurs, le pouvoir de lier tous ceux qui invoquent Ton nom. »
C’est une réaction très naturelle. La conversion de Saul de Tarse était étonnante au plus haut point! Ce Saul était un persécuteur, C’était l’ennemi numéro #1 de l’Église! Ananias avait entendu dire par beaucoup de personnes combien de mal Saul avait fait aux chrétiens. Est-ce possible que ce loup soit devenu un agneau? Ananias avait entendu le récit des actions cruelles de Saul. Alors quand le Seigneur lui a dit: « Cherche un nommé Saul », Ananias a dû figer un moment et se dire: « Celui qui tue les chrétiens? Me mettre la tête dans la gueule du loup? C’est suicidaire! »
Ananias est décontenancé, et il le dit au Seigneur. Quel bonheur que le Seigneur nous appelle à Lui confier toutes nos inquiétudes, toutes nos perplexités! Quand nous éprouvons des difficultés dans le service du Seigneur, ne démissionnons pas, mais disons-les au Seigneur en toute franchise et humilité. Il verra bien qu’on veut Le servir, mais qu’on a de la misère; et Il viendra à notre secours.
En réalité, les difficultés d’Ananias étaient mal fondées. S’il avait réfléchi une minute, et qu’il avait prêté attention au fait que le Seigneur venait de lui dire que Saul priait, il se serait dit: « Sûrement, il ne persécute plus l’Église! Dieu a dû le visiter et changer son coeur. » Un serviteur de Dieu a dit que « La prière est l’autographe du Saint-Esprit sur le coeur régénéré » (Spurgeon). Saul prie. L’Esprit a donc agi en Lui. Il n’est plus le même.
Parfois, nous perdons des opportunités en restant figé sur le passé, sur ce que nous savons de quelqu’un dans le lointain passé. « Ah oui, cet homme-là, il s’est toujours mit ivre, il a toujours sacré », etc… Eh bien, il a désespérément besoin de l’Évangile, donc! Et le Seigneur est peut-être justement en train de travailler sa conscience et le préparer pour votre visite. Un dicton affirme: « N’enterrez pas quelqu’un avant qu’il soit mort. » Espérons toujours que tant qu’une personne vit, elle peut encore rencontrer Dieu.
Le Seigneur réconforte Ananias pour sa mission. Il le rassure par la doctrine de l’élection. Verset 15: « Mais le Seigneur lui dit: Va, car cet homme est pour moi un instrument de choix, afin de porter mon nom devant les nations et les rois, et devant les fils d’Israël ». L’assurance que le Seigneur a Ses élus dans ce monde est le grand encouragement pour annoncer l’Évangile. Plus forte que toute opposition, il y a la puissance de Dieu que nul ne peut bloquer. Dieu fait tout ce qu’Il veut. Sa prédestination ne peut pas être défaite.
Si le Seigneur n’a pas Ses élus, pourquoi est-ce que je proclamerais la Bonne Nouvelle? Mais s’Il a Ses élus, nous ne proclamons pas Sa Parole en vain. Quelle assurance! Le verset 15 est un résumé de la vie de Saul: il n’a pas choisi Dieu, mais c’est Dieu qui L’a choisi. Tout a été grâce.
On comprend les hésitations d’Ananias. Saul était un très féroce persécuteur. (Galates 1:23) Pour le rassurer, le Seigneur apprend à Ananias le vaste dessein qu’Il a concernant cet homme. « Va, Ananias! Va! Ce grand pécheur de Saul va devenir un grand saint. Ce grand ennemi de l’Évangile va devenir son plus grand défenseur. Va! » Le plus farouche adversaire de la foi chrétienne est converti, ce qui aura pour l’église des conséquences incalculables. Nous ne savons pas ce que le Seigneur va faire avec une personne que nous allons conduire à Lui.
Nous ne devrions jamais avoir peur d’obéir à Dieu. Le Seigneur a tout sous Son contrôle. Obéissons-Lui avec foi. Quand Dieu commande, nous devons nous souvenir qu’Il travaille aux deux bouts de la ligne, et que Sa volonté parfaite est toujours la meilleure. Nous ne devons jamais sous-estimer la valeur d’une personne amenée à Jésus-Christ. L’apôtre Pierre avait vu des milliers de personnes se convertir à Jérusalem, et Philippe avait vu une grande récolte en Samarie. Mais Ananias est envoyé à ce seul homme: Saul. Pourtant, ce Saul est devenu Paul, l’apôtre, et a été utilisé par Dieu pour amener des multitudes au Sauveur.
Notons en passant que l’hésitation d’Ananias nous démontre qu’il a vraiment à coeur le bien de l’Eglise de Dieu. Ça ressort très clairement dans ses paroles. Regardez encore le verset 13: « Seigneur, j’ai entendu dire par beaucoup combien de mal cet homme a fait à Tes saints dans Jérusalem. » Ananias était très affligé par les souffrances de ses frères et soeurs de Jérusalem, et il craignait pour ses frères et soeurs de Damas.
Si nous voulons être utiles au Seigneur et à Sa conquête du monde par l’Évangile, nous devons avoir un réel intérêt pour l’Eglise de Dieu, et partager les fardeaux. Quand nous sortons de ce bâtiment tantôt, notre connection avec le peuple de Dieu n’est pas terminée. Mais nous sortons, nous partons avec la préoccupation du bien-être spirituel des uns et des autres. Nous apportons les uns et les autres avec nous dans nos pensées, dans nos prières. Nous nous réjouissons avec ceux qui se réjouissent, et nous pleurons avec ceux qui pleurent. Nous réfléchissons à comment nous pouvons aider. Ce qui est important pour le Seigneur est important pour ceux qui Lui appartiennent.
« Va, Ananias! » Notez Son obéissance aux ordres de Son Maître. C’est une obéissance prompte. Verset 17: « Ananias partit. » Pas d’hésitation, pas de retard, pas de délai. Ananias suit les consignes. Quand on suit les consignes du Seigneur, quand on agit selon les ordres reçus du trône, dans la puissance du Saint-Esprit, la bénédiction du Seigneur est assurée.
Ananias remplit sa mission très consciencieusement. Il accueille comme un frère l’ex-persécuteur. Verset 17: « Saul, mon frère ». Quelques heures avant, Saul n’aurait fait qu’une bouchée d’Ananias s’il était tombé entre ses mains. Ananias était une cible potentielle de Saul.
Ananias n’était pas un pasteur, ni un évangéliste, ni un ancien, ni un diacre. Sans occuper une fonction spécialement en vue dans l’Église, Ananias a été utilisé puissamment par le Saint-Esprit comme un canal pour communiquer des choses capitales au futur apôtre Paul. Pour quelque temps, Ananias est devenu une des personnes les plus importantes de l’histoire.
Pour que Saul de Tarse recouvre la vue et soit réconforté, le Seigneur Dieu ne lui a pas envoyé une personne reconnue de grand talent et de réputation éminente, mais un homme ordinaire, un disciple. Le Seigneur a du travail à faire pour chacun de ses disciples, qui que vous soyez.
Dieu se sert du plus inconnu des chrétiens. Il y a des croyants inconnus qui ont joué des rôles immenses dans la vie du peuple de Dieu. Chacun recevra sa juste récompense. La chose importante est la fidélité, et non la renommée (1 Corinthiens 4:1-5). La Bible dit: « Dieu est juste. Il ne peut oublier vos efforts. Il se souvient de l’activité que vous avez déployée par amour pour Lui et des services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux autres chrétiens. » (Hébreux 6:10)
Le Seigneur notre Dieu nous appelle à être Ses fidèles disciples, des disciples pieux, de qui on rend un bon témoignage et qui sont disponibles pour faire l’oeuvre de Dieu. Quelle belle vocation! Quelle belle mission!
Mais il y a quelqu’un qui ne veut pas que nous soyions de fidèles disciples du Seigneur, des disciples pieux, de qui on rend un bon témoignage et qui sont disponibles pour faire l’oeuvre de Dieu. C’est notre adversaire, le diable.
On raconte que Satan a convoqué récemment une conférence mondiale des démons. Dans sa déclaration d’ouverture, Satan aurait dit: « Quand les chrétiens grandissent dans la communion intime avec leur Dieu, notre pouvoir est brisé. Alors voici mon plan: désormais, on va leur voler leur temps, pour qu’ils n’aient plus le temps de développer leur relation avec leur Dieu. Il faut distraire les chrétiens, les détourner du but d’approfondir leur relation avec leur Dieu. Comment allons-nous y arriver? On va les garder occupés à des choses non essentielles, on va les persuader d’acheter plus, de consommer plus, d’emprunter plus, ce qui va les obliger à travailler plus d’heures pour payer pour leurs vanités. On va aussi sur-stimuler leurs esprits pour qu’ils n’entendent plus la voix de Dieu. Télévision, radio, mp3, vcr, cd, ordinateur, doivent jouer continuellement chez eux et partout. Ça va créer des embouteillages monstres dans leurs esprits et briser leur communion avec leur Dieu. Il faut envahir leurs pensées 24 heures par jour. Remplissez aussi leur boite à courrier de catalogues, d’offres gratuites, de concours, de rabais, de dépliants, de promotions, de coupons, d’invitations. Gardez-les occupés, occupés, occupés. Il ne faut plus qu’ils aient le temps de chercher leur force en Jésus. Il ne faut plus qu’ils aient le temps de parler de Jésus à ceux qui les entourent. Voilà notre plan! »
Est-ce que ce plan de l’adversaire marche? À vous de répondre! Mais des fois, on a l’impression que oui.
Que le Seigneur nous donne la grâce de suivre Son plan à Lui, et de ne pas nous laisser prendre au piège de l’adversaire. Amen!
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