Sermon du 19 oct. 08 (texte)
Moïse, porte-parole de Dieu
Dans 2 Timothée 3:16, on lit: “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toutes bonnes oeuvres.”
Ce matin, nous allons traiter de la canonicité des Écritures. La canonicité, c’est l’intégrité et l’inspiration divine des textes contenus dans la Bible. Comment pouvons-nous être certains que les écrits que nous avons entre les mains sont fidèles aux événements passés et qu’ils sont vraiment inspirés de Dieu?
En Deutéronome 4:32-36, Moïse s’adresse au peuple sorti d’Égypte: “Informe-toi des jours d’autrefois qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre, et d’une extrémité du ciel à l’autre: y eut-il jamais si grand événement et a-t-on jamais entendu chose semblable? Un peuple a-t-il jamais entendu la voix de Dieu parlant du milieu du feu, comme tu l’as entendue, en restant en vie? Un Dieu a-t-il jamais essayé de venir prendre pour lui une nation du sein d’une autre nation, au moyen d’épreuves, de signes, de prodiges et de combats, à main forte et à bras étendu, et avec des interventions très redoutables, comme tout ce qu’a fait pour vous l’Éternel, votre Dieu, en Égypte sous tes yeux? Tu as donc été éclairé, pour reconnaître que l’Éternel est Dieu, qu’il n’y en a point d’autre que lui. Du ciel, il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire; sur la terre, il t’a fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu.”
À retenir: “Du ciel, il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire, il t’a fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu.”
Deutéronome 5:22: “Telles sont les paroles que l’Éternel adressa à toute votre assemblée, à haute voix sur la montagne, du milieu du feu, des nuées et du brouillard, sans rien ajouter. Il les écrivit sur deux tables de pierre qu’il me donna.”
Question: À votre avis, quand Moïse est descendu du mont Sinaï avec les deux tables de loi, est-ce que le peuple pouvait affirmer que le contenu des tables était bien les paroles de Dieu et non pas une loi inventée par Moïse?
Moïse porte-parole de Dieu
Généralement, l’étude de la canonicité (intégrité et inspiration) des Écritures est un sujet réservé aux professeurs de théologie. On n’a pas l’impression que ça pourrait avoir un impact sur notre foi et notre pratique. Mais on doit réaliser que la canonicité répond à des questions aussi fondamentales que les suivantes:
Comment pouvons-nous être certains du contenu des Écritures saintes et de son inspiration quand tout le monde affirme que les récits de la Bible sont des légendes et des histoires folkloriques?
Comment pouvons-nous avoir l’assurance que les textes bibliques sont la Parole infaillible de Dieu?
L’étude de la canonicité des Écritures est importante pour affermir notre foi.
Actuellement, des attaques constantes sont dirigées contre l’authenticité des Écritures saintes et plus particulièrement contre l’Ancien Testament. Quelques critiques suggèrent que les 39 livres de l’Ancien Testament sont purement humains. En fait, l’Ancien Testament serait le résumé d’une longue tradition orale déformée à travers les siècles et qui aurait été sanctionnée par les anciens d’Israël. Ce ne serait que vers le premier siècle avant Jésus-Christ que les autorités juives auraient déterminés quels livres font partie de l’Ancien Testament. Et pourtant, aucun critique biblique n’est en mesure de défendre cette position. Le monde préfère remettre en question l’authenticité des Écritures, car alors ils n’ont pas besoin de s’y soumettre…
Des critiques (pas trop documentés) affirment que nous ne pouvons pas avoir l’assurance que les événements relatés se sont réellement produits, car ils pensent que l’écriture n’existait pas au temps de Moïse. Le récit des événements n’ayant pas été écrit, il est facile de comprendre que la transmission orale se soit déformée avec le temps. D’où l’idée que nous sommes en présence de légendes…
Le sujet est vaste et nous allons examiner pourquoi Israël a reconnu dès le début les écrits de Moïse et des prophètes comme étant inspirés et ayant autorité. Des considérations objectives et vérifiables prouvent qu’au temps de Moïse les écrits de ce dernier étaient considérés comme étant la Parole de Dieu.
Premièrement, il est faux de croire que l’écriture n’existait pas au temps de Moïse et même au temps d’Abraham. Des recherches archéologiques de cette époque ont permis de trouver 150 tables de pierre ayant sensiblement le même alphabet que l’hébreu. À part quelques exceptions près, les deux alphabets étaient identiques.
Des archéologues ont découvert une vaste collection d’écrits du temps de Moïse et auparavant, soit 2000 ans avant Jésus-Christ. Cela inclut des écrits sur les bâtisses, les tombes, les maisons, les contrats, des dictionnaires bilingues, des récits historiques et des lettres privées.
Au temps des civilisations égyptiennes et mésopotamiennes, il y avait des écoles de scribes qu’on nommait des maisons aux tablettes (“Tablet House”). Des règles strictes étaient déjà en place pour assurer la transcription des documents. Il ne fait aucun doute que la standardisation des écrits était présente dans le second millénaire avant Jésus-Christ, c’est-à-dire au temps de Moïse.
Que nous croyions ou non que Dieu ait parlé avec Abraham, les archéologues reconnaissent que, bien avant l’époque de Moïse, les gens écrivaient ce que leurs dieux leur communiquaient. C’est écrit sur des tables de pierre, des tombeaux, des bâtisses etc. Alors, pourquoi n’en serait-il pas de même du peuple hébreu qui avait l’assurance que Dieu leur parlait? À cette époque comme aujourd’hui, les gens gardaient précieusement les écrits sacrés dans des temples et des tombeaux, comme nous le faisons aujourd’hui avec nos propres testaments gardés dans une voûte chez le notaire.
Au temps de Moïse, les gens savaient écrire et les documents archéologiques prouvent qu’ils prenaient toutes les mesures nécessaires afin de conserver les documents dits sacrés. Alors, dire que les écrits que nous avons aujourd’hui ne sont que le résultat de transmissions orales déformées à travers les siècles ne tient pas la route.
Les événements qui se sont produits au temps de Moïse étaient d’une telle ampleur que l’on est porté à croire qu’ils auraient pris le temps d’écrire les détails pour les générations futures. On parle ici du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome).
Mais, il ne suffit pas de mettre par écrit des événements pour que ces derniers soient considérés comme sacrés. Ce n’est pas non plus le fait que des écrits soient retrouvés des milliers d’années plus tard qui en font des textes sacrés. Ce que nous venons d’établir, c’est seulement qu’il n’y aucune raison de croire que Moïse n’ait pas écrit ou dicté le Pentateuque.
Pour qu’un texte soit sacré et qu’il soit inclus dans le canon, il faut beaucoup plus que cela.
L’acceptation de l’autorité divine des textes bibliques commence au mont Sinaï où Dieu dicta les dix commandements. Ce grand événement n’a pas été fait dans le secret ni en privé. La loi de Dieu a été présentée devant une foule nombreuse, une imposante communauté qui était sortie d’Égypte. En nombre 2:32, on parle de plus de 650,000 hommes capables de prendre les armes. C’est très important, car aucune autre littérature religieuse dite sacrée (le Coran par exemple) ne peut prétendre à une telle masse de témoins.
Dans Exode 19:9 et 11, nous lisons: “L’Éternel dit à Moïse: Moi, je viendrai vers toi au plus épais de la nuée, afin que le peuple entende quand je te parlerai, et qu’il ait toujours confiance en toi… Qu’ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l’Éternel descendra aux yeux de tout le peuple, sur le mont Sinaï.”
Le livre du Deutéronome traite de cet événement. Les jeunes qui étaient sortis d’Égypte et leurs parents étaient les témoins de ce qui s’était passé sur le mont Sinaï et ils étaient suffisamment âgés pour s’en souvenir. Comment pouvaient-ils l’oublier? Le livre entier du Deutéronome repose sur ces événements. Moïse leur rappelle constamment qu’ils ont été les témoins audibles et visuels de l’alliance de Dieu avec son peuple.
Deutéronome 4:9-14: “Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n’oublies les événements que tes yeux ont vus, et qu’ils ne s’éloignent de ton coeur; fais-les connaître à tes fils et aux fils de tes fils. N’oublie pas le jour où tu t’es tenu devant l’Éternel, ton Dieu, à Horeb, lorsque l’Éternel me dit: Assemble auprès de moi le peuple: Je veux leur faire entendre mes paroles, afin qu’ils apprennent à me craindre tout le temps qu’ils vivront sur la terre, et afin qu’ils les enseignent à leurs fils. Vous vous êtes approchés et vous vous êtes tenus au pied de la montagne La montagne était embrasée par le feu jusqu’au milieu du ciel. Il y avait des ténèbres, des nuées, du brouillard. L’Éternel vous a parlé du milieu du feu; vous avez entendu le son des paroles, mais vous n’avez point vu de figure; il n’y avait qu’une voix. Il vous exposa son alliance, qu’il vous ordonna d’exécuter, les dix paroles; et il les écrivit sur deux tables de pierre. En ce temps-là, l’Éternel me commanda de vous enseigner des prescriptions et des ordonnances, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession.”
Ils ont vu, ils ont entendu et ils ont tremblé. Ils ont vu l’épaisse nuée. Ils ont vu les éclairs, le feu et la fumée qui sortait de la montagne comme un volcan. Tous les gens étaient remplis de crainte. Qu’est-ce qu’ils ont entendu? Le tonnerre et le son du cor qui retentissait de plus en plus fort. Tout cela était effrayant. Mais ce n’est pas tout. Ils ont entendu une voix venant de la montagne. Une voix que tout le monde pouvait entendre et qui proclama les dix commandements. Les 603,550 personnes présentes entendaient la voix de Dieu qui parlait avec Moïse. Qu’est-ce qu’ils ont ressenti? Ils ont senti la terre trembler avec violence. En fait, l’expérience était si terrifiante que le peuple demanda à Moïse d’être leur intermédiaire.
Exode 20:18-21: “Tout le peuple observait le tonnerre, les éclairs, le son du cor et la montagne fumante. À ce spectacle, e peuple tremblait et se tenait dans l’éloignement. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourions. Moïse dit au peuple: Soyez sans crainte; car c’est pour vous mettre à l’épreuve que Dieu est venu, et c’est pour que vous ayez pour lui de la crainte, afin de ne pas pécher. Le peuple se tenait dans l’éloignement; mais Moïse s’approcha de la nuée où était Dieu.” (voir aussi Deutéronome 5:23-33).
C’était une scène terrifiante, le peuple pensait mourir. C’est le genre d’événement qu’on ne peut oublier et si cela se produisait aujourd’hui, nous aurions nous aussi la certitude que le grand Dieu tout-puissant est là. Quelle preuve de plus devaient-ils demander pour avoir l’assurance que Moïse était le porte-parole de Dieu?
Cet été, il y a eu le spectacle de Paul McCartney devant 250,000 personnes. Tout un spectacle. Les gens ont trouvé ça excitant. Mais au mont Sinaï, les gens ont été terrifiés. Si tous les journaux ont souligné la présence de Paul McCartney, soyez assurés qu’au temps de Moïse, on a mis par écrit ce qui s’était passé au mont Sinaï…
Ainsi, l’Éternel démontrait publiquement que Moïse était son messager. En Exode 19:9, Dieu dit: “Moi, je viendrai vers toi au plus épais de la nuée, afin que le peuple entende quand je te parlerai et qu’il ait aussi toujours confiance en toi.”
L’essentiel du sujet est que les écrits canoniques de Moïse sont basés sur le témoignage visuel et audible devant une foule de témoins. Que demander de plus?
Comme si ce n’était pas suffisant, Dieu a donné d’autres confirmations que Moïse est son homme. Cette démonstration publique et visible a continué tout au long de leur marche dans le désert. Quand Moïse se rendait à la Tente de la rencontre, c’était une reproduction de cette rencontre au mont Sinaï. Sur le mont Sinaï comme à la Tente de la rencontre, Dieu parlait à Moïse dans une nuée que tout le monde pouvait voir et le visage de Moïse reflétait la gloire de Dieu. Exode 34:29-30: “Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait à la suite de son entretien avec l’Éternel. Aaron et tous les Israélites regardèrent Moïse, et voici que la peau de son visage rayonnait; et ils craignaient de s’approcher de lui.”
C’était une façon de constamment rappeler au peuple les événements du mont Sinaï et de garder le peuple dans la crainte que Moïse était son intermédiaire.
On retrouve un événement semblable dans le Nouveau Testament lors de la transfiguration de Jésus-Christ. Mathieu 17:1-6: “Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux. Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Moïse et Élie leur apparurent, et ils s’entretenaient avec lui. Et voici qu’une voix sortit de la nuée qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Écoutez-le! Lorsqu’ils entendirent cela, les disciples tombèrent la face contre terre, saisis d’une crainte violente.”
Les gens ont la mémoire courte et le coeur rebelle. C’est vrai aujourd’hui quand on voit le mépris que les gens portent à la Parole de Dieu, mais c’était aussi une triste réalité au temps de Moïse. Les Israélites ont vite oublié les événements du mont Sinaï et rapidement ils ont contesté l’autorité de Moïse. Il faut dire que Moïse n’était pas un homme à s’imposer. En Nombres 12:3, il est écrit: “Moïse était un homme très humble, plus qu’aucun être humain sur la surface da la terre.”
Alors, à maintes reprises, Dieu se manifesta sous l’apparence de la nuée du mont Sinaï pour montrer au peuple qui avait été choisi pour être son porte-parole.
On trouve un bel exemple en Nombres 12:1-10. Moïse ne s’est pas imposé, c’est l’Éternel qui lui a donne l’autorité. Myriam et Aaron ont compris que Dieu avait choisi leur petit frère et non pas eux…
En Nombres 14, suite aux rapports des espions qui avaient visité la terre promise, il est écrit que toute la communauté murmura conte Moïse et Aaron et parlait de les lapider lorsque la gloire de l’Éternel apparut sur la tente de la rencontre devant tous les Israélites.
Ce n’était pas une petite nuée qui fit reculer tout le peuple. La manifestation de l’Éternel était telle que tout le peuple recula…
L’histoire de la révolte de Qoré, Datan et Abirâm en Nombre 16:1-5 et 18-35 est un autre exemple frappant.
Ai-je besoin d’en ajouter… Quand je lis ces passages, je tremble. Quand je vois la rébellion des hommes d’aujourd’hui et à travers les siècles, je peux comprendre que le jour du jugement sera un jour terrible. Il est terrible de tomber entre les mains de l’Éternel…
Ces récits que nous retrouvons dans la Bible indiquent hors de tout doute que Dieu avait choisi Moïse pour être son intermédiaire.
En Exode 24:7-8, nous lisons: “Moïse prit le livre de l’alliance et le lut au peuple; ils dirent: Nous exécuterons tout ce que l’Éternel a dit et nous obéirons. Moïse prit du sang et le répandit sur le peuple en disant: Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a conclue avec vous, sur la base de toutes ces paroles.”
Tout Israël reconnut que Moïse était le porte-parole de Dieu et l’auteur du livre de l’alliance.
En Deutéronome 18:22, l’Éternel dicta la norme pour reconnaître l’authenticité ou la canonicité de ses paroles: “Quand un prophète parlera au nom de l’Éternel, et que sa parole ne se réalisera pas et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Éternel n’aura pas dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite: Tu n’en auras pas peur.”
C’est ainsi que le peuple d’Israël scella les paroles des prophètes et les regroupèrent en 39 livres saints.
En Hébreux 1:1, il est écrit: “Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. Il l’a établi héritier de toutes choses, et c’est par lui qu’il a fait le monde.”
En parlant de Jésus, il est dit en Hébreux 3:3: “Il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieur à celle de Moïse, que celui qui a construit la maison a plus d’honneur que la maison elle-même.”
Le prophète par excellence qui nous a parlé de Dieu est certainement Jésus-Christ. Il accomplit publiquement des miracles et ressuscita des morts pour attester son autorité divine. Comme au temps de Moïse, une voix se fit entendre plus d’une fois du ciel disant: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le.” (Matthieu 17:5; voir Matthieu 3:17).
C’est pourquoi il est écrit en Hébreux 3:7-8: “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte.”
Remercions l’Éternel de nous avoir régénérés et d’avoir transformé notre coeur pour que nous puissions recevoir humblement sa Parole comme étant la vérité et que nous puissions dire comme David: “Mieux vaut pour moi ta Parole que mille objets d’or et d’argent.” “Je serre ta Parole dans mon coeur afin de ne pas pécher contre Toi.” (Psaume 119:72; 119:11).
Luc Thibaudeau
Traduction et adaptation d’un article intitulé “Moses spokesman of God”, tiré de Table Talk, octobre 2008, p. 10-13, du Dr Robert I. Vasholz, professeur d’Ancien Testament au Covenant Theological Seminary au Missouri.
Commentaires fermés