Sermon du 13 avril 2008 (texte)
«La plus grande, c’est l’amour.»
(1 Corinthiens 13)
(Sermon prêché par Mario Veilleux dans l’ECRB le dimanche 13 avril 2008)
Avez-vous déjà essayé de choisir vous-mêmes les trois étoiles à la fin d’une partie de hockey? Il arrive souvent que les opinions soient partagées. Pour ceux qui ne connaissent pas très bien le hockey, à la fin d’une partie, quelqu’un désigné à l’avance dans la foule choisit les trois étoiles, c’est-à-dire les trois meilleurs joueurs de la partie, la première étoile étant le meilleur joueur. Tout dépend de l’aspect sous lequel on se place pour évaluer la partie. Est-ce que le joueur qui compte le but est plus important que celui qui a préparé un superbe jeu qui a aboutit à un but? Ce n’est pas toujours facile de choisir les trois étoiles.
Si je vous demandais les trois choses ou qualités que vous considérez les plus importantes et utiles dans la vie chrétienne, ou dans la vie de l’église, ça ne serait pas nécessairement facile non plus, et peut-être qu’il y aurait des idées différentes parmi nous. Certains pourraient dire que c’est la joie, d’autres la persévérance, d’autres la connaissance, d’autres la maîtrise de soi, d’autres la douceur, d’autres la fidélité, etc… À l’époque de Paul, à Corinthe, certains disaient que ce qui était le plus important, c’était le don d’opérer des guérisons, d’autres disaient que c’était le don de parler en langues, d’autres disaient que c’était le don de prophétie, etc…
On pourrait dire qu’en 1 Corinthiens 13, l’apôtre Paul, inspiré de Dieu, choisit pour les trois étoiles la foi, l’espérance et l’amour; mais il donne la première étoile à l’amour. Je relis 1 Corinthiens 13:13: «Maintenant donc, ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour; mais la plus grande, c’est l’amour.»
La plus grande, c’est l’amour. Ces mots sont clairs, on ne peut pas se tromper. La meilleure vertu chrétienne, c’est l’amour. La caractéristique la plus utile à l’Église, c’est l’amour. Ça ne veut pas dire que la foi et l’espérance sont inutiles et non importantes. Oh non! Mais parmi ces trois grâces, c’est l’amour qui l’emporte. Non pas que les deux autres sont laides, non; mais l’amour excelle en beauté. On peut dire de l’amour ce que Proverbes 31:29 dit de la femme de valeur: «Beaucoup de filles ont une conduite de valeur; mais toi, tu les surpasses toutes». C’est l’amour qui est la première étoile. L’amour surpasse tout.
* La foi est cette grâce qui fait que le Christ-Jésus est fait nôtre, et tous Ses bénéfices. Dieu donne la foi. (1 Corinthiens 12:9). C’est une grâce de croire (Phillippiens 1:29). Non seulement cette grâce vient de Dieu, mais elle nous donne Dieu, en quelque sorte. Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux 11:6). N’osons pas nous approcher de Dieu autrement que par la foi. Il n’y a que colère qui nous attend, parce que le péché est en nous. Joseph a dit à ses frères de ne jamais plus se présenter devant lui à moins qu’ils amènent Benjamin avec eux (Genèse 42:20). Eh bien nous, nous nous plaçons dans une situation très dangeureuse si nous allons à Dieu sans amener Son Benjamin avec nous, c’est-à-dire Jésus.
* L’espérance est cette grâce qui dit à l’âme les joies qui s’en viennent; les réconforts que nous aurons au ciel; la paix et le bonheur du festin des noces de l’Agneau. Le païen dit: «Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.» Le chrétien, lui, dit: «Même si je meurs, il y a de l’espoir». Comme Job, par exemple, qui a dit: «Même si Dieu me tue, j’espérerai quand même en Lui.» (Job 13:15) Paul appelle l’espérance une ancre solide et ferme (Hébreux 6:19). Que les vents soufflent, que la tempête gronde, que les vagues se déchaînent, l’ancre stabilise le bateau. L’espérance enseigne à Abraham à attendre du fruit de ce qui était stérile. Même si la misère est présente, et même si le confort est absent, même si on ne peut entrevoir aucune délivrance, l’espérance nous parle des choses futures comme si elles étaient présentes.
La foi et l’espérance, ce sont des choses très importantes et très grandes. Mais la plus grande, c’est l’amour.
* L’amour est cette grâce qui fait de nous des personnes patientes, serviables, bienveillantes, humbles, honnêtes, généreuses, lentes à se mettre en colère, qui disent du bien des autres, qui pardonnent. Le genre de personne vraiment agréables, utiles à l’équipe de l’Église!
La foi. L’espérance. Mais la plus grande, c’est l’amour. Dans quel sens au juste est-ce que l’amour est la plus grande? On peut dire au moins cinq éléments ici, brièvement.
Premièrement, l’amour est la plus grande chose dans le sens suivant: la foi et l’espérance sont limitées à l’intérieur de nos propres personnes, tandis que l’amour se répand sur les autres (Psaume 80:9-12). La foi a des limites étroites, mais l’étendue de l’amour est universelle. La foi croit pour elle-même, mais l’amour dérive et dirige les effets de cette foi aux autres. Ta foi te soulage, ton amour soulage les autres. La foi et l’espérance sont des choses qui ne se voient pas toujours. Mais l’amour ne peut pas être sans fruits visibles. La seule preuve de la foi et de l’espérance, c’est l’amour.
Deuxièmement, l’amour est la plus grande chose parce qu’il est perpétuel, éternel. La foi s’attache aux gracieuses promesses de Dieu pour le salut. L’espérance attend l’accomplissement de ces promesses avec patience. Mais quand Dieu aura accompli Sa Parole, alors la foi n’existera plus ni l’espérance non plus, en tous cas comme maintenant; mais l’amour, oui. De trois, on passe à un, et c’est l’amour. Quand nous serons en pleine possession de tous ces plaisirs que nous avons cru et espéré, comment pourrions-nous croire et espérer encore? Nous allons aimer éternellement notre Dieu, et Ses bien-aimés.
L’apôtre Paul écrit: «C’est en espérance que nous avons été sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance: ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore? Mais nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons.» (Romains 8:24-25). L’espérance n’a plus de raison d’être quand la chose espérée est là. Donc, l’amour est la plus grande chose à cause de sa perpétuité. Il est écrit dans le Cantique des cantiques 8:7: «Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour, et les fleuves ne le submergeraient pas».
Troisièmement, l’amour est la plus grande chose parce qu’il nous fait ressembler à notre Dieu. La foi et l’espérance ne nous font pas ressembler à Dieu. On ne dit pas que Dieu croit, ou que Dieu espère. Mais on dit qu’Il est amour. L’apôtre Jean écrit: «Dieu est amour; celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.» (1 Jean 4:16)
Quatrièmement, l’amour est la plus grande chose parce qu’il a des titres dans la Bible que la foi et l’espérance n’ont pas. Par exemple, l’amour est appelé le nouveau commandement (Jean 13:34); la foi et l’espérance ne sont jamais appelées comme ça. L’amour est appelé «le lien de la perfection» (Colossiens 3:14); la foi et l’espérance ne sont jamais appelées comme ça. L’amour est appelé l’accomplissement de la loi (Romains 13:8); la foi et l’espérance ne sont jamais appelées comme ça. L’apôtre Paul écrit: «Marchez dans l’amour» (Éphésiens 5:1-2). «Que parmi vous, tout se fasse avec amour.» (1 Corinthiens 16:14). Il écrit à Timothée: «Le but de mes recommandations, c’est l’amour.» (1 Timothée 1:5)
Cinquièmement, l’amour est la plus grande chose parce qu’il est plus noble; autrement dit, c’est une chose meilleure de donner que de recevoir. La foi et l’espérance saisissent, mais l’amour donne. L’amour est utile aux autres. La foi et l’espérance sont merveilleuses pour notre bénéfice individuel; mais l’amour rend merveilleuse la vie de ceux qui nous entourent. Notre Sauveur Jésus Lui-même a dit: «Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.» (Actes 20:35).
Donc, l’amour est la plus grande chose parce qu’il se répand d’une façon bénéfique sur les autres, parce qu’il est éternel, parce qu’il nous fait ressembler à notre Dieu, parce qu’il a des titres que la foi et l’espérance n’ont pas, et parce qu’il est plus noble.
La foi. L’espérance. L’amour. Mais la plus grande, c’est l’amour.
Puisqu’il en est ainsi, bien-aimés, qu’est-ce que ça veut dire pour nous? Eh bien comme l’amour est la plus grande chose, elle doit avoir le premier rang dans notre vie.
Si on pouvait observer jour après jour toutes nos attitudes et toutes nos paroles et tous nos comportements, quel but dirait-on que nous poursuivons dans la vie? Est-ce d’aimer? Est-ce que l’amour a la primauté dans nos plans?
La plus grande vertu spirituelle, c’est l’amour. La voie par excellence, c’est l’amour. (1 Corinthiens 12:31 / 14:5). Notre vie quotidienne est-elle d’accord avec cette vérité?
L’apôtre Pierre écrit: «Aimez-vous les uns les autres ardemment et de tout coeur.» (1 Pierre 1:22). «Aimez-vous les uns les autres ardemment et de tout coeur.» Apprendre à aimer, voilà la vocation par excellence à laquelle il nous faut nous appliquer en ce monde. La vie est remplie d’occasions pour apprendre à aimer. Nous en avons chaque jour, tout proche de nous.
»Oui mais, diraient certains, c’est bien vague et flou, ça, l’amour!» Non, l’amour est constitué d’une multitude de petites choses bien tangibles et concrètes et pratiques. Par exemple, l’apôtre Paul nous dit que l’amour est patient. L’amour s’arme de patience, envers tous, tout le temps. Parce que chaque jour, il y a des personnes qui nous «tombent sur les nerfs» et des circonstances qui ne font pas notre affaire, et qui exigent que nous soyons patients. L’impatience est laide et elle empoisonne nos proches. Aimons donc assez pour rester calme et patient. Le livre de l’Ecclésiaste dit que «le calme évite de grands péchés» (10:4); comme c’est vrai! L’amour est patient. «Le calme évite de grands péchés».
L’apôtre Paul ajoute que l’amour est serviable. Il est actif. Jésus a passé Sa vie à faire du bien, à ne faire que du bien. Il a rendu les gens heureux. Ne laissez passer aucune occasion de servir. Plusieurs font fausse route dans leur poursuite du bonheur; ils croient que le bonheur consiste à prendre, à possèder et à se faire servir par les autres. Mais non! L’amour consiste plutôt à donner et à servir les autres. L’amour est serviable.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour n’est pas envieux. L’amour ne jalouse pas. Jacques écrit dans son épître: «Si vous avez dans votre coeur de l’envie, ça ne vient pas d’en-haut, mais ça vient du diable.» (Jacques 3:14-16). On compatit peu; on jalouse facilement, bien qu’on ne sache jamais de quoi souffre ou manque celui dont on ambitionne le sort. Enviez-vous ce qu’ont les autres? Leur situation? Leur succès? Ça vient du diable. Ça vient du diable! Repentez-vous, et apprenez le contentement chrétien, qui est une marque de l’amour authentique. L’amour n’est pas envieux.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour ne se vante pas. Combien souvent pouvons-nous dire à la fin de nos journées: «Je n’ai pas parlé de moi du tout aujourd’hui»? Êtes-vous toujours le sujet principal de vos conversations? C’est mauvais signe. L’amour ne se vante pas.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour ne s’enfle pas d’orgueil. Il n’y a pas de gens plus vides que ceux qui sont plein d’eux-mêmes. C’est en empruntant la voie de l’humilité que nous évitons bien des embouteillages et des nids-de-poule des relations humaines. Je vous réfère à notre étude biblique de mardi et mercredi dernier à ce sujet. Et je vous exhorte vivement à faire l’exercice que je vous ai donné.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour ne fait rien de malhonnête, d’inconvenant. Bien des films essaient de nous convaincre que le mensonge est le ciment de la société; quelle horreur! La malhonnêteté détruit plutôt la société. L’amour ne fait rien de malhonnête. Rien.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour ne cherche pas son intérêt. Quelqu’un a résumé sa propre vie de la façon suivante, il a dit: «J’ai vécu pour moi, je n’ai pensé qu’à moi, à moi-même et à personne d’autres.» Quelle épitaphe! Quelle vie perdue, gachée, laide! «J’ai vécu pour moi, je n’ai pensé qu’à moi, à moi-même et à personne d’autres.» C’est une vie sans amour. L’amour ne cherche pas son intérêt, mais celui d’autrui. Comment puis-je t’aider? Comment puis-je te servir? Voilà le genre de questions que pose l’amour.
Un article de journal paru cette semaine avait comme titre: «L’argent fait le bonheur… si on le dépense pour les autres.» Voici un extrait: «La recherche, paraissant hier dans la revue Science, démontre la validité scientifique de l’adage selon lequel il est plus satisfaisant de donner que de recevoir.» Ce n’est pas Madame Science qui a découvert ça! C’est la Parole de Dieu qui nous l’a appris bien avant! L’amour authentique expérimente qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour ne s’irrite pas. Un observateur de notre société faisait remarquer récemment que bien que nous vivions dans l’époque la plus prospère, la plus douillette, la plus gâtée de toute l’histoire de l’humanité, nous pétons encore les plombs, et on dirait qu’on est tout le temps au bord de la crise de nerfs. Étrange! L’amour ne s’irrite pas. Vous irritez-vous facilement, pour des riens, êtes-vous hyper-susceptibles? Si oui, votre amour est vraiment à son point le plus bas. Cherchez le secours du Seigneur et éliminez ce travers de vos vies. L’amour ne s’irrite pas.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour ne médite pas le mal. Il est écrit Zacharie 8:17: «Que nul en son coeur ne médite le mal contre son prochain. C’est là une chose pour laquelle j’ai de la haine, dit le Seigneur.» Quand on ressort les fautes des autres commises contre nous il y a longtemps, on démontre qu’on médite le mal, et la Bible nous classe à ce moment-là parmi les méchants (Psaume 36:1-5). La Bible dit: «Recherchez toujours le bien envers tous.» (1 Thessaloniciens 5:15) L’amour ne médite pas le mal.
L’apôtre Paul ajoute que l’amour ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité. Dieu déteste l’injustice, dit Hébreux 1:9. Dieu est la vérité. Nous disons que nous Lui appartenons? Alors ne nous réjouissons pas de l’injustice, mais réjouissons-nous de la vérité. Il y a bien des médias qui font des affaires d’or avec les injustices, et qui se plaisent à glorifier le mensonge; ne les encourageons pas en devenant leurs clients!
L’apôtre Paul ajoute que l’amour pardonne tout, croit tout, espère tout, supporte tout. Vivez-vous ce genre d’amour triomphant, plus fort que tout?
La Bible dit que dans les derniers jours, «l’amour du plus grand nombre se refroidira.» (Matthieu 24:12). On est dans les derniers jours. On vit le refroidissement de l’amour, du vrai amour biblique. On parle beaucoup du réchauffement de la planète; mais il y a bien pire: c’est le refroidissement de l’amour. C’est bien pire! Ça, c’est dangeureux et ça fait des ravages! Le manque d’amour empoisonne la vie, ça démantèle les familles, ça détruit les relations, ça brise les foyers, ça dessèche les coeurs, ça produit beaucoup de souffrances qui pourraient être évitées.
L’apôtre Pierre écrit: «Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour constant.» (1 Pierre 4:8) Avant tout. C’est la chose la plus importante. Avant tout.
C’est la voie que nous a tracé notre Sauveur Jésus. Jésus, Lui, a toujours été ce que nous devrions être, c’est-à-dire qu’Il a toujours aimé d’un amour parfait. Cet amour parfait, Jésus le met à notre compte, Il nous le donne. Ce qui fait que Dieu le Père nous voit désormais comme si nous avions toujours vécu et pratiqué parfaitement l’amour de 1 Corinthiens 13, amour pourtant que Jésus seul a observé pour nous. Quelle bonne nouvelle! Il suffit que nous recevions ce bienfait avec un coeur croyant.
Je nous laisse avec une prescription ce matin: Lisons ce chapitre, 1 Corinthiens 13, chaque jour, le matin, pendant au moins trois semaines. Ça va nous aider à avancer dans ce qu’il y a de plus grand au monde: l’amour. L’amour est un déploiement de vie, un épanouissement, ce n’est pas une contrainte. L’amour n’est pas un carcan, mais ça donne des ailes. Ça glorifie Dieu.
Que le Seigneur nous vienne en aide! Et qu’Il fasse en sorte que tous puissent dire: «Vraiment, dans la vie de cette personne, dans la vie de cette famille, dans la vie de cette église, c’est l’amour qui est la première étoile!»
Amen!
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